Françoise Beaugion / Nolwenn Brod / Daniel Challe / Stéphane C. / Alexis Cordesse / Julia Menesguen / Fabien Charuau /Laurent Lafolie /Collectif Faux amis / Guillaume Lebrun /Estelle Zolotoff / Antanas Sutkus / Sylvie Tubiana
Du 19 octobre au 8 décembre 2013
Cette année 15 photographes ont été sélectionnés. Comme d’ordinaire, une partie des artistes a été découverte au cours de lectures de portfolios ainsi que par notre veille artistique. Et pour la première fois, une sélection a été opérée après un appel à candidatures lancé courant 2012. Celui-ci portait sur le thème de la biennale « Le fil d’Ariane », qui explore la notion de « Trajectoire ». La Galerie Le Lieu a ainsi réceptionné et étudié 130 dossiers d’artistes d’horizons variés, dont seule une poignée a rejoint cette édition : Françoise Beauguion, Stéphane C., Le Collectif Faux Amis, Alexis Cordesse, Julia Menesguen, Sylvie Tubiana, Estelle Zolotoff.
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Par ailleurs, deux photographes nous offrent les restitutions de leurs résidences respectives. D’abord Nolwenn Brod que nous avions fait découvrir au public lors de son exposition « Va-t’en me perdre où tu voudras » à la Galerie Le Lieu en mai 2012. Nous l’avons par la suite accompagnée dans sa démarche autour du Gouren (lutte bretonne), toujours liée à ses origines. Puis Daniel Challe, en résidence d’octobre 2012 à juin 2013, au sein de la maison de retraite Edilys à Lorient, dans le cadre du dispositif Culture et Santé. Il tisse les portraits de résidents, grâce au partage de leurs histoires, de leurs parcours. Laurent Lafolie a été invité pour la sensibilité de sa pratique ainsi que l’expérience visuelle et plastique qu’il fait vivre aux visiteurs. Il proposera un véritable cheminement entre ses oeuvres. Quant à Fabien Charuau et Guillaume Lebrun, notre collaboration émane de plusieurs années d’échanges sur des sujets liés à la photographie, qui aboutissent à une installation singulière pour le premier et à une exposition pour le second. Enfin, nous avons la chance d’accueillir les travaux d’un des grands photographes humanistes d’origine lituanienne, Antanas Sutkus.
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Une fois encore Le Lieu propose une diversité de points de vue, impliquant la biographie, le questionnement des cultures, le regard sur l’histoire et les territoires. Certains artistes osent aussi interpeller sur les usages de la photographie et sur sa perception. Nombre d’images seront les vecteurs de troubles chez les visiteurs qui se verront confrontés à des oeuvres ayant des supports allant de la simple impression papier à la projection sur espaces architecturés, en passant par le tirage au palladium et la vidéo. Cette 20e édition des Rencontres Photographiques donne à voir les courbes des corps, des parcours géographiques, des cheminements scénographiés, des destins de vie, des itinéraires artistiques. « Le Fil d’Ariane » tente également d’amener le public à produire des liens entre des événements ou des sujets semblant parfois dissociés et à mettre leurs regards à l’épreuve de points de vue d’auteurs.
Emmanuel Madec, directeur artistique des Rencontres Photographiques
Dossier de presse
Programmation
Françoise Beauguion
Ni soumise
Une série de portraits de femmes musulmanes portant le hijab. Dans un premier temps, des formes colorées ou à motifs se dégagent d’un fond noir. Ne voir que des voiles représente nos idées préconçues. Pourtant pourquoi tant de couleurs ? Si nous sommes attentifs, nous distinguons des visages, dans l’ombre. Des visages souriants et épanouis. Car le port du hijab est un choix, une religion, une tradition voire une coquetterie. Ces femmes ont choisi. Car elles sont libres.
Galerie du Faouëdic
Place de l’Hôtel de Ville, Lorient
Du mardi au dimanche, de 14h à 19h
Nolwenn Brod
Ar Gouren et autres visions
Les photographies de Nolwenn Brod interrogent la place de l’homme dans le paysage en tant que représentation physique de son univers mental ; l’architecture du corps se place dans le territoire. Ar Gouren, s’intéresse à la lutte bretonne dans sa tradition comme dans sa modernité. Mais c’est avant tout des luttes intérieures dont il s’agit ici. L’artiste s’attache aux préoccupations de l’être en perpétuel changement, au combat du charnel et du spirituel. Ar Gouren est un travail soutenu par la Galerie Le Lieu, et qui a obtenu une aide de la Drac Bretagne et de la Région Bretagne. L’artiste a reçu une bourse du Centre national des arts plastiques, aide à la création photographique documentaire contemporaine du Ministère de la culture et de la communication.
Galerie du Faouëdic
Place de l’Hôtel de Ville, Lorient
Du mardi au dimanche, de 14h à 19h
Daniel Challe
Simone, Louis, Claire et André
Le travail de Daniel Challe se développe depuis les années 1990 à travers deux thèmes qui ne cessent de s’entrecroiser : l’autobiographie et le paysage. Autobiographie paysagère pourrait-on écrire tant la question de la poésie et de la mémoire des lieux est omniprésente dans ses images. Pendant sa résidence à la Maison de retraite Edylis de Lorient, le photographe a construit des portraits dans le temps avec 4 modèles qui ont accepté pendant une année de partager leur histoire. Au travers de moments intimistes, de fragments d’albums photographiques, de souvenirs d’enfance, de paysages enfouis et retrouvés par la magie de la photographie, s’est tissé Simone, Louis, Claire et André, un portrait à plusieurs voix. Le regard de Daniel Challe nous convie à l’invention de véritables biographies visuelles.
Galerie du Faouëdic
Place de l’Hôtel de Ville, Lorient
Du mardi au dimanche, de 14h à 19h
Stéphane C.
Je vous demande de vous arrêter
Sans commencement ni fin, Stéphane C. se livre à ce geste obsédant qu’est de photographier. Et qu’importe où il se trouve, ce qu’il fait. Car l’essentiel est d’arracher aux choses leur voile d’incertitude. Comme si la somme des apparences ne donnait du réel qu’une vision parcellaire et toujours indéfinie. Toujours vibrante, vivante. Ces images ne dévoilent pas un autre monde, il s’agit bien du nôtre, mais le photographe, avec une émouvante sincérité, tâche d’en relever ses blessures et ses déchirements… Avec un mélange d’énergie, de ténacité, et une mélancolie qu’il a réussi à transformer en une pure nervosité réceptive, Stéphane C. capte les figures d´un monde sur le point de se fissurer.
Extrait d’un texte d’Amaury Da Cunha
Galerie du Faouëdic
Place de l’Hôtel de Ville, Lorient
Du mardi au dimanche, de 14h à 19h
Alexis Cordesse
Border lines
Border lines regroupe un ensemble d’images à caractère documentaire mises en forme grâce aux technologies numériques. Ces images sont des montages réalisés à partir de photographies prises lors de séjours en Israël et dans les Territoires palestiniens, entre 2009 et 2011. Elles témoignent du morcellement d’un territoire où les frontières, tangibles ou invisibles, se superposent et se croisent. Omniprésentes, elles déterminent les espaces et les hommes dans une région du monde devenue le théâtre d’une actualité permanente, une actualité dont les moindres soubresauts engagent les valeurs de civilisation de l’Orient et de l’Occident. Tout y est à la fois séparation et saturation.
Galerie du Faouëdic
Place de l’Hôtel de Ville, Lorient
Du mardi au dimanche, de 14h à 19h
Julia Menesguen
Logorrhée / une chute
Julia Menesguen s’attache à capturer tout ce qui l’entoure. Qu’il s’agisse de textes ou bien de photographies, il est toujours question pour elle d’élaborer des récits. Cette façon d’autographier sa propre vie constitue des fictions possibles. C’est aussi un travail qui lui permet de questionner son rapport au monde et aux autres, au travers du médium photographique. Une chute s’ouvre sur la mythologie personnelle du journal en tentant d’investir un autre espace, purement photographique. Logorrhée (une projection de mots sur fond noir, sorte de monologue intérieur livré de manière brute) est associé à la série Une chute pendant les 20e Rencontres Photographiques.
Galerie du Faouëdic
Place de l’Hôtel de Ville, Lorient
Du mardi au dimanche, de 14h à 19h
Fabien Charuau
Ways of the road
La réflexion de Fabien Charuau sur la photographie s’appuie sur la profusion d’images générées par les nouvelles technologies. Selon lui, ce phénomène n’altère pas la singularité photographique, mais ouvre au contraire des possibilités infinies de documenter notre quotidien. En 2012, le long d’une route de campagne indienne, il réalise 3 photos tous les kilomètres. Les négatifs en résultant deviennent semblables à un chemin qui documente le dense réseau d’interconnexions routières en Inde. Numérisés “manuellement”, les négatifs deviennent un immense scan, une route avec ses bornes, un point de départ et d’arrivée, un mouvement linéaire.
Théâtre de Lorient
Place de l’Hôtel de Ville, Lorient
Du mardi au vendredi de 13h30 à 18h
Samedi de 11h à 13h et les soirs de spectacle
Fermé du 20 au 27 octobre
Laurent Lafolie
os.ti.na.to
Laurent Lafolie travaille essentiellement sur le sujet humain et les rapports qu’il entretient avec lui-même et ses semblables. Les concepts d’identité du sujet, d’intime, de dualité, d’image de soi et de reconstruction ont été abordés ces dernières années, notamment à travers les projets La levée et / .sti. na.t /. Concrètement, son travail répond à la volonté de faire de l’image un objet photographique. Cela peut se remarquer à travers ses tirages platine-palladium et de nombreuses présentations intérieures et extérieures où les tirages photographiques sur washi et autres médiums ont été le moyen de développer des constructions adaptées aux contextes spatiaux.
Eesab (Ecole d’art)
1, avenue de Kergroise, Lorient
Du lundi au vendredi de 9h à 12h, puis 14h à 20h
Le samedi de 14h à 18h
Fermé du 28 octobre au 3 novembre
Collectif Faux Amis
La Marche, ta lettre a dû croiser la mienne
Le collectif Faux Amis est composé de trois photographes : Lucie Pastureau, Lionel Pralus et Hortense Vinet. Bien que leurs recherches reposent sur l’image photographique, elles s’étendent aussi à d’autres médias tels que le son, la vidéo et l’écriture. La Marche émane d’une commande conjointe de l’UEVACJ-EA (Union des Engagés Volontaires et Anciens Combattants Juifs) et de la Ligue de l’enseignement. Le projet a pris la forme d’une édition et d’un DVD, œuvre de fiction autour de la notion d’engagement lors de la Seconde Guerre Mondiale, mêlant images d’archives et images contemporaines. Dans l’exposition, un récit se recrée entre les photographies et les textes extraits du livre, que viennent accompagner plusieurs vidéos.
Médiathèque
4 place François Mitterrand, Lorient
Lundi, mardi & vendredi de 13h à 18h30
Mercredi & samedi de 10h à 18h
Guillaume Lebrun
Melos
Istanbul, Plovdiv, Thessalonique… Ces trois centres de civilisation, souvent ennemis, s’observent dans un jeu de miroirs. Mélanger des images de ces villes revient à les jeter dans un creuset pour créer une réalité étrange, unifiée par la beauté et le souvenir du malheur. Posé sur l’expérience des siècles, l’univers de Melos associe des visions distinctes. Les sociétés se construisent autour de récits mythologiques, religieux, politiques. La culture elle-même est une fiction partagée. Cet ensemble photographique rebat les cartes ; il en ressort une réalité inédite, qui gomme les oppositions historiques. Les frontières abolies, on voit l’humanité, exsangue et inquiète, chercher un nouvel avenir aux lisières de l’Europe.
Extrait d’un texte de René Daligault
Galerie Tal-Coat
Rue Gabriel Péri, Hennebont
Centre Socio-Culturel
Mardi, jeudi de 14h à 18h
Mercredi de 10h à 12h puis 14h à 18h
Vendredi de 14h à 18h30
Samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h
Estelle Zolotoff
Des héros incertains
Faire le portrait d’un pays est chose a priori impossible. Mais c’est ce que la photographe a entrepris au travers de ses voyages en Géorgie depuis 2010, 20 ans après la dissolution de l’URSS. Les Géorgiens qu’elle rencontre sont les héros incertains d’un entre-deux, entre Europe et Asie, entre époque soviétique et orientation pro-occidentale. Ils semblent lui demander de les arracher à un potentiel oubli. À défaut de rester parmi eux ou de les emporter avec elle hors de ce territoire-île, elle photographie cette étonnante pièce de théâtre hors du temps, où les paysages ont la beauté étrange des mondes enfouis. La présence intense des êtres et des lieux crée une contrée suspendue dans l’histoire et le temps. La trajectoire géorgienne n’en finit pas de se perdre dans son appartenance à un monde passé.
Galerie Tal-Coat
Rue Gabriel Péri, Hennebont
Centre Socio-Culturel
Mardi, jeudi de 14h à 18h
Mercredi de 10h à 12h puis 14h à 18h
Vendredi de 14h à 18h30
Samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h
Antanas Sutkus
Intersections
Lituanien, né en 1939, Antanas Sutkus est considéré comme un des plus grands photographes de l’ancien bloc soviétique et pourtant, il a construit son œuvre en ignorant les standards de l’idéal totalitaire. Déjouant les pièges de la censure politique comme ceux de l’anecdote, il décrit la vie de tous les jours d’une manière, juste, tendre, ironique parfois, toujours forte dans une écriture vive, rétive aux systèmes et aux influences. Le travail de Sutkus est celui d’un homme au regard libre.
Antanas Sutkus est représenté par la Galerie russiantearoom, Paris
Galerie La Rotonde
Hôtel de Ville
Rue Louis Aragon, Lanester
Du lundi au vendredi de 8h à 12h puis 13h30 à 17h30
Samedi de 9h à 11h45
Sylvie Tubiana
1992–2013
Face aux œuvres de Sylvie Tubiana, la question qui se pose est celle de l’illusion. Du rapport de ce que nous voyons à ce que nous savons. Parce que ce qui fait illusion n’est pas tant une erreur de perception causée par une fausse apparence qu’une erreur de jugement conséquente à un manque de connaissance. Dans le huis clos où elles s’abîment, les projections qu’orchestre l’artiste sont pour elle l’occasion d’interroger la nature même de l’acte photographique.
Philippe Piguet, 1999
Atelier d’Estienne
1 rue Terrien, Pont-Scorff
Du mardi au dimanche de 14h30 à 18h30
Organisation
Association Sellit 150/Les amis du Lieu à Lorient
Direction : Marie Béatrice Le Berrigaud et Emmanuel Madec
Président : Gilles Samson
Trésorière : Marie-Lise Mainguet
Secrétaire : Stéphane Cuisset
Un grand merci à l’ensemble des artistes, à tous nos partenaires et aux bénévoles.