Pour clôre l’exposition Les Clapotis invisibles, nous invitons Karine Baptiste autour de son projet Groix, l’archive du temps. La projection se déroulera à 15h30 le samedi 5 octobre et sera suivie d’une discussion avec l’artiste. Il s’agit d’un événement gratuit sans inscription, ouvert à tous·tes.
« Groix est une île à la géologie unique qui intrigue encore bien des scientifiques tant ses roches divergent de celles des côtes bretonnes situées à seulement quelques kilomètres de là. Certains ont même avancé l’idée que l’île se serait déplacée depuis l’hémisphère sud vers l’hémisphère nord il y a de cela plus de 300 millions d’années. C’est à partir de ces spécificités géologiques et de l’idée d’une île qui aurait migré que j’ai développé ce projet qui questionne les empreintes laissées par les mouvements, bouleversements, et transformations géologiques et écologiques de notre monde. A la fois poétique et documentaire, ce projet interroge notre rapport au territoire en écho aux problématiques contemporaines de déplacement et de décentrement. »
Karine Baptiste
Karine Baptiste
Je suis arrivée à la photo sur le tard, après vingt ans passés en entreprise. Pourtant ce choix m’a toujours semblé une évidence. La photographie est devenue mon outil de décryptage du monde. Ce parcours hybride a renforcé mon sentiment de me situer à la périphérie, à la frontière entre plusieurs mondes et géographies. Née à Paris, j’ai grandi dans un petit village de Bretagne et j’ai vécu neuf ans aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs outre-Atlantique que je me suis formée à la photographie, d’abord à l’International Center of Photography en 2012, puis à l’université d’Ithaca où j’ai suivi le Master of Fine Arts Image-Text (iTi) en 2019-2022. Passionnée par la forme livre, j’ai publié plusieurs livres et fanzines, soit en individuel, soit avec le collectif, 643 collective, que j’ai co-fondé en 2013 avec cinq photographes internationaux. Les notions de transmission et de mémoire sont au cœur de ma pratique qui interroge les traces invisibles laissées par les blessures sur les corps et sur les paysages. Mes derniers projets ont pour point de départ l’île et l’insularité et m’ont amenée à questionner la façon dont se forgent les concepts d’identité et d’appartenance quand on se situe à la périphérie et qu’on nous impose une vision centralisée et autocentrée du monde.