Dans le cadre de l’exposition Radioscopie de la France : Rivages, l’artiste Benjamin Halimi Brandani vous propose un atelier de création céramique autour des formes d’embarcations. Cet atelier se tiendra le dimanche 2 juillet de 9h à 18h.
Le bord de l’eau est un point de départ pour l’imaginaire mais aussi un point d’arrivée pour les itinérants, que le rivage soit aménagé ou sauvage. Cependant, il ne faut pas oublier que, pour quitter la terre ferme et naviguer au sec, on se doit d’avoir une embarcation plus ou moins fiable. Les bateaux et vaisseaux ont considérablement fourmillé dans toutes les cultures humaines au fil des siècles. Ils ont suivi l’évolution de nos sociétés, prenant des contours et des allures toujours plus divers et riches, allant parfois jusqu’au spectaculaire.
Cet atelier sera un moment pour imaginer, explorer et modeler les formes possibles, voire impossibles de ces objets flottants. Les participants.es pourront s’inscrire en solitaire ou en duo afin de réaliser leur embarcation rêvée. Cette exploration se fera à travers deux temps. D’abord, viendra l’étape de l’élaboration et la recherche par le dessin, puis celle de la réalisation en modelage de la terre. L’objet sera réalisé à l’échelle d’une miniature et, matière oblige, ne flottera pas.
Le temps de la céramique est un temps long, de modelage, de séchage et de cuisson. Les pièces qui auront été réalisées pourront être récupérées par leurs créateurs à la rentrée de septembre, afin de respecter les délais nécessaires à la bonne cuisson de la terre.
Durée : 9h – 18h
Niveau : Aucun niveau minimum requis
Age : à partir de 6 ans
Nombre de participant.es : 10 inscriptions, seul ou binôme
Prix : 65€, par binôme ou personne seule
Fin des inscriptions le 20 juin
En cas d’annulation de l’atelier du fait des participant.e.s après le 20 juin, le chèque sera encaissé afin de dédommager l’artiste pour l’avance des frais de matériel. En cas d’annulation de l’atelier du fait des organisateurs, le chèque sera rendu.
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Benjamin Halimi Brandani
Né en 1992 à Nice. Vit et travaille à Lorient.
Mon travail se construit au fil du temps comme un puzzle où des éléments s’imbriquent et pro- posent un enchaînement de situations. Ces situations s’associent souvent au lieu dans lequel je les assemble. J’y invente de nouvelles règles, des inversions, des retournements et je joue ainsi avec les matériaux puisés çà et là. Parfois, je les maquille, les patine comme pour travestir leurs provenances, leur prise au réel.
Le cours du temps, dont les occidentaux en saisiront toute l’importance au XIXe, devient dès lors un phénomène à théoriser, et à maîtriser. Durant cette même période, le temps devient ce que l’on voudrait gagner ; comme l’on gagnerait du terrain, et à étirer ; comme l’on étirerait une matière élastique. Pour ma part, j’essaye de trouver, lors de ma production et de ses étapes, un rapport au temps antérieur à tous ces grands changements, pour en quelque sorte le redécouvrir. Je me sers de toute une iconographie, lié à l’Histoire et aux histoires, constituait au cours des siècles comme socle à mon imaginaire. Je m’efforce ainsi de le connecter au mien – le présent – et cela en engageant mon énergie physique dans le volume, le dessin et la vidéo.
Ce rapport à la production, sa rapidité ou sa lenteur, au geste et à la technique a fait naître un intérêt en moi pour l’outil. Pouvant aller de la nasse de pêcheur à la turbine hydraulique.
Je retiens de ces objets une relation entre nos corps, humain et un usage particulier dans des ap- préhensions du monde pluriel. L’outil est un moyen. Un moyen de travail, de communication, de protection, de lutte, d’émancipation, d’amusement, de violence, d’exploitation, de création, d’assu- jettissement, de réflexion. Dans mes productions, l’outil se confond parfois avec l’accessoire, voir le totem. Il va se jouer alors entre cet objet et son installation, une narration qui sera le déclenchement propice d’une sensation, d’une mémoire, d’un rite.
Portrait de Benjamin Halimi Brandani © Odile Landry