En 2024, Le Lieu a pu soutenir le travail du photographe Bastien Duval et son projet Hors-saison grâce à l’Aide aux jeunes artistes plasticien·ne·s portée par la Région Bretagne. Cette bourse, d’un montant de 3000€ est destinée à soutenir les jeunes artistes vivant et travaillant en région Bretagne, pour les accompagner dans la recherche et la production de nouvelles œuvres.
Bastien Duval est formé en communication politique et travaille depuis 2016 dans les domaines de la création immersive et de la photographie. Il développe une approche hybride alliant image et création immersive, concevant des formats originaux qui ont donné lieu à des réalisations internationales.
En parallèle, il a assuré le commissariat d’expositions pour une cinquantaine d’artistes et organisé plusieurs résidences photographiques au sein d’institutions reconnues. Après avoir dirigé un studio de création pendant cinq ans, Bastien Duval a choisi de revenir, à l’été 2023, à une création plus personnelle et indépendante.
En tant que photographe, il s’intéresse particulièrement aux enjeux liés à la ruralité et au littoral. Son travail se concentre notamment sur la Baie d’Audierne, dans le Finistère.
Vue de la production réalisée grâce à l’Aide aux jeunes artistes plasticien.es en Bretagne
Hors-saison
Bastien Duval a été profondément marqué par l’histoire de ses arrière-grands-parents, minotiers et résistants à Pipriac (35), qui l’ont sensibilisé aux enjeux de la ruralité, de la lutte contre l’oppression, de la solidarité et de la reconnaissance des droits des femmes. Leur héritage, lié à une France rurale en transition vers le capitalisme et les 30 Glorieuses, nourrit son regard sur les paysages transformés par la modernisation et l’abandon de la paysannerie.
En s’inspirant de cette histoire familiale, Bastien Duval photographie aujourd’hui la campagne qu’il habite, en baie d’Audierne, dans le Finistère. Son travail se concentre sur un territoire où la ruralité et le littoral se rencontrent, montrant la coexistence entre lotissements, fermes et maisons secondaires, et la proximité de l’océan. Il observe la désertification des villages, malgré la persistance de terres cultivées, et documente un quotidien souvent invisible, loin des images touristiques et des grandes tempêtes.
Son approche photographique mêle documentaire et récit personnel, capturant la vie rurale dans un espace partagé entre résidents permanents et touristes. Il cherche à saisir l’arythmie d’un territoire en mutation, où les habitants oscillent entre nostalgie et résilience. Ce projet, qui se déroule sur une vingtaine de kilomètres entre le Cap Sizun et le Pays Bigouden, continue d’évoluer.
© Bastien Duval, Hors-saison