Œuvre présentée issue de la série Juillet 1983
Claudine Capdeville travaille à la façon du conteur : c’est toujours la même histoire, où les souvenirs reprennent vie, où pourtant rôde la mort, y compris celle de l’indifférence humaine qui tue plus que tout. L’histoire de cet éternel aller-retour : nul besoin d’être Capitaine au long cours pour frémir aux vents des depressions marines quand leurs noms sont déjà menace et fascination ; et l’Afrique ne dira rien à celui qui n’a jamais rêvé devant les vignettes de son livre d’histoire ou, plus prosaïquement, sur les trottoirs de Barbès.
Si Claudine Capdeville joint à l’image, l’écrit (lettre, carte postale…), on peut le comprendre comme le soucis d’ajouter à la puissance constatative, descriptive de la photographie, les vertus, plus intimes, plus fictionnelles du récit. Une façon de dire que tout le réel, d’un paysage, d’une rencontre, ne peut être contenu dans la seule image, que le paysage est une rencontre faite aussi de souvenirs et de rêves.