Denis Dailleux • L’orient en rhapsodie

C’est un écrin préservé du tumulte de la ville qui s’ouvre à nos yeux. Des murs décrépis sur lesquels dansent les ombres de ficus baignés de soleil, coiffés par la brise qui s’engouffre dans les ruelles. Entre les pierres et la poussière, nos pas incertains nous mènent à des portes entrouvertes d’où s’échappe le bruissement des télévisions. Dans la pénombre des intérieurs, à peine éclairés par la lueur du dehors, des hommes et des femmes semblent suspendus dans le silence, échappant un instant à la morsure du réel. Tout goûte ce fragile équilibre, la fugacité d’un moment d’intimité s’offrant dans le hasard d’une rencontre. Un espace où s’enchevêtrent le familier et l’étrangeté, où s’épanouissent dans un murmure les histoires humaines.

Ici, c’est toujours le récit d’une première fois, comme une fleur éclorait à l’écart des regards. C’est, en chaque chose, trouver le parfum enivrant d’une naïveté enfantine, l’enchantement d’une aventure amoureuse. C’est effleurer la peau du monde et se lover dans la rhapsodie des vies que l’on traverse. C’est cueillir la grâce d’un instant d’éternité lorsque le jour s’éteint à l’orée de la nuit.

Avec une inépuisable tendresse, Denis Dailleux s’est attaché à dresser le portrait du peuple égyptien. Et quelque part, dans le creux de ses images, c’est aussi un peu de sa propre histoire qu’il nous conte avec innocence, comme une invitation à se laisser envelopper par la douceur de l’existence.

Léonie Pondevie

Texte et réalisation : Léonie Pondevie
Musique : Kevin Lecuyer
Commissariat d’exposition : Emilie Teulon
Photographies : Denis Dailleux / Agence VU’

Cet épisode de Mirettes a été réalisé dans le cadre de l’exposition L’orient en rhapsodie de Denis Dailleux, visible du 8 mars au 18 mai 2024 au Lieu de la Photographie. Une exposition en partenariat avec l’Agence VU’, avec le soutien de Fragonard Parfumeur.

© Denis Dailleux / Agence VU’