Œuvres présentées issues de la série Nu sans titre, 1990
Acquisition Le Lieu de la Photographie 1993
Sa série «Sens civique» se rattachait encore au genre «reportage» parce que, formellement, s’y reconnaissaient des éléments humains, identifiables dans l’espace bougé, flou de ses clichés. Mais la série des «Nus transparents» est quasi monochrome, frôle la transparence (pourtant impossible).
C’est avec cette remarquable série que les exigences esthétiques de Frédéric Gallier se sont radicalisées. Forcé.es à voir, nous le sommes et cela ne va pas sans douleur (ou sans reproches ?). Parce que nous n’aimons pas, bien sûr, être forcé.es. Il en est ainsi des «Nus transparents» à mille lieux du voyeurisme (qui est justement de trop avoir… à voir !), de la concupiscence, ou même de l’érotisme (la pornographie chic). Nous voudrions SAVOIR : qu’est ce que c’est ? Un bras ? Un ventre ? Pas de réponse, c’est énervant !
Seule s’impose la sensualité de la matière photographique elle-même. C’est parce que le contenu semble sur le point de se dissoudre, ou de se confondre avec la matière même de l’image, que, paradoxalement, Il s’affirme comme une présence, d’autant plus forte qu’elle n’est troublée par rien d’autre.