Passages
Suite aux années houleuses et tourmentées, les projets interrompus ou reportés se rassemblent en cette nouvelle saison. Le mot qui les associerait le mieux est lié au temps, intrinsèque à la photographie. Il peut être un instant, décisif ou non, une source de création ou de documentation, il peut être une période de vie, un intervalle propice à la contemplation et aux questionnements identitaires… Mais il est toujours l’histoire d’un passage.
Pour cette nouvelle saison photographique, Le Lieu vous propose trois expositions et accueille également la 7ème édition des Itinéraires Graphiques. Ces expositions seront nourries de nombreux ateliers, visites commentées et apartés.
• Regard sur la Guinée | Anita Conti
Anita Conti, née en mai 1899 et morte en 1997 est une océanographe et photographe. En 1943, le gouvernement d’Alger lui commande une recherche sur les ressources de poissons du littoral ouest africain et les méthodes de pêche traditionnelles qui y sont pratiquées ; ainsi, pendant presque dix ans, Anita Conti se consacrera à étudier et à prospecter les côtes de Mauritanie, du Sénégal, de la Guinée et de la Côté d’Ivoire, expérience qu’elle relatera dans son livre paru en 1957, Géants des mers chaudes.
En partenariat avec les Archives de la Ville de Lorient, Marie Béatrice le Berrigaud, directrice du Lieu de la Photographie, propose une exposition inédite retraçant le passage d’Anita Conti sur les côtes de la Guinée.
Ce voyage vous sera présenté du 1er avril au 22 mai 2022.
• Passage | Claudine Doury & Jérôme Blin
Passage évoque ce temps de latence identitaire, celui de l’adolescence. Entre la campagne vendéenne et celle de la Crimée, nous voguons dans le même silence qui anime ces jeunes en quête d’avenir et de devenir. Dans une douceur et une bienveillance commune, les regards de ces deux photographes nous proposent un temps d’arrêt, un retour à cette période d’intenses émotions et questionnements.
L’entretemps de Jérôme Blain voit le jour suite à trois résidences et neuf ans de contemplation. Situé dans un entre deux mondes : ni campagne ni ville, ni enfant ni adulte, le récit de Jérôme Blin enregistre l’attente, les postures, les rues vides de sens et de vies.
Au delà de la mer Morte, en Crimée, Claudine Doury découvre Artek, un camps de vacances pour adolescents. Au milieu de cet îlot hors du temps, leurs doutes et leurs contradictions prennent corps, les fictions qu’ils se jouent échappent à leur contrôle pour raconter le plus vieux récit du monde.
Cette exposition aux regards croisés proposée par Emilie Teulon, directrice artistique du Lieu, sera à découvrir du 3 juin au 31 juillet 2022.
• Où sont les filles ? | Antoine Vincens de Tapol
Ces identités indécises seront à nouveau mises en lumière avec Où sont les filles ?,une exposition inédite d’Antoine Vincens de Tapol. Le constat est général en France, en 2018 : les jeunes filles, à partir de 13-14 ans, commencent à déserter les maisons de quartiers, les centres socioculturels mais aussi l’espace public, qu’elles traversent sans s’arrêter. Lorient n’échappe pas à ce constat, et c’est particulièrement vrai pour le quartier Bois du Château. Des visages d’enfants portant des postures de femmes se chevaucheront avec leurs écrits et leurs ressentis, recueillis avec bienveillance par l’artiste durant un temps de résidence. L’exposition qui en résulte est réalisée avec le soutien du Réseau Diagonal et sera présentée du 25 aout au 25 septembre 2022.
• Itinéraires Graphiques x Editions Fremok
Pour la dernière exposition de l’année, nous accueillerons de nouveau la biennale Itinéraires Graphiques pour sa 7ème édition. Cette année la plateforme d’édition Fremok est à l’honneur. Fremok et l’association la « S » s’associent pour créer des œuvres à 4 mains. Nous aurons le plaisir de présenter deux projets, Barbara dans les bois de Barbara Massart et Nicolas Clément et FranDisco de Marcel Schmitz et Thierry Van Hasselt.
Le premier duo tisse et retrace, Barbara tricote, assemble et se crée une deuxième peau que, créant des situations que Nicolas Clément vient documenter, capturer pour faire trace.
Le deuxième binôme fabrique et s’imbrique. Marcel Schmitz crée des villes fantasques à l’aide de carton, tubes, scotch et feutres. Thierry Van Hasselt archive quant à lui les évolutions de cette ville imaginaire en dessinant chacun de ses recoins.